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Le titre est une citation de Massa Makan Diabaté.
J'écris cette note suite à une discussion à laquelle j'ai participé sur le blog de Christophe Ginisty. Ce dernier s'y interrogeait sur le choix de Nicolas Sarkozy d'assister aux obsèques d'Yves Saint-Laurent plutôt qu'à celles des collégiens d'Allinges.
Je ne reprendrai pas le débat ici, je m'attarderai plutôt sur une impression que j'ai ressentie au fil de ce débat. Bien sûr je ne tirerai aucune conclusion généraliste sur les membres du Modem, militants ou élus. En revanche je veux faire ici un rappel, si ce n'est une mise en garde.
Le Modem s'est imposé l'objectivité comme principe, afin d'être capable de tenir face aux français un langage de vérité leur permettant d'exercer leurs responsabilités de citoyen en conscience. C'est aussi noble qu' ambitieux. Cela demande des capacités de recul et de mise en contexte au-dessus de la moyenne. Cela nécessite de la réflexion, de la mesure et donc du temps.
Principe délicat et complexe en soi, il devient très facile de le trahir lorsque les deux contextes de la blogosphère et de l'omni-présidence sarkoziste s'entrechoquent.
La blosphère Modem en particulier, comme la blogosphère en générale, réagit sur l'actualité. Il convient d'être le premier à parler d'un sujet, ou d'en aborder un autre sous un angle inédit, ou encore d'être volontairement polémiste. Vitesse, pour ne pas dire précipitation, et provocation n'aident pas l'objectivité.
L'omni-présidence de Nicolas Sarkozy, quant à elle, impose un rythme effréné aux médias tradionnels, principales sources de matières premières pour les blogs, et sa stratégie de communication, depuis bien avant l'élection présidentielle, est fondée le raccourcit, la polémique et la contradiction (je ne crois pas à la spontanéité des fameux "couacs").
Associés, comme c'est le cas depuis plus d'un an sur de nombreux blogs, ces deux contextes en engendrent un troisième, extrêmement tendu et changeant, un sujet chassant le précédent sans que celui-ci n'ait été complètement traité. Il devient alors très facile, de se laisser prendre par la vague et de tomber dans tous les pièges entraînant la perte des capacités requises par nos plus nobles principes.
L'impression que j'ai eu lors du débat cité plus haut, est que même lorsque cette vague perd de sa puissance, voire disparaît momentanément, certains sont pris dans leur élan, dans une inertie, la tête dans le guidon. Nicolas Sarkozy et sa machine à bulles médiatique nous ont tellement habitués à la polémique, au détournement ou encore à l'imposture que certains ne voient plus les éventuels retour à la normalité, aux pratiques politiques standards, et défendent alors des valeurs et principes qui ne sont pas menacés.
Le risque est grand. Il est pour le Modem de se retrouver dans le rôle de l'enfant qui criait au loup. Il est de perdre notre crédibilité par la trahison inconsciente de nos propres principes fondamentaux. Il est de ne plus paraître digne de confiance sur les enjeux majeurs.
Le Modem, par sa jeunesse et sa fragilité, ne peut pas se permettre ce genre d'écarts de conduite. Nous nous devons de maintenir en tout temps une sérénité, un discours de bon sens, apaisant et rassembleur.
Je termine comme j'ai commencé: par une citation, cette fois de Marc-Aurèle:
La meilleure façon de se venger d'un ennemi, c'est de ne pas lui ressembler.
Aurélien
Le titre est une citation de Massa Makan Diabaté.
J'écris cette note suite à une discussion à laquelle j'ai participé sur le blog de Christophe Ginisty. Ce dernier s'y interrogeait sur le choix de Nicolas Sarkozy d'assister aux obsèques d'Yves Saint-Laurent plutôt qu'à celles des collégiens d'Allinges.
Je ne reprendrai pas le débat ici, je m'attarderai plutôt sur une impression que j'ai ressentie au fil de ce débat. Bien sûr je ne tirerai aucune conclusion généraliste sur les membres du Modem, militants ou élus. En revanche je veux faire ici un rappel, si ce n'est une mise en garde.
Le Modem s'est imposé l'objectivité comme principe, afin d'être capable de tenir face aux français un langage de vérité leur permettant d'exercer leurs responsabilités de citoyen en conscience. C'est aussi noble qu' ambitieux. Cela demande des capacités de recul et de mise en contexte au-dessus de la moyenne. Cela nécessite de la réflexion, de la mesure et donc du temps.
Principe délicat et complexe en soi, il devient très facile de le trahir lorsque les deux contextes de la blogosphère et de l'omni-présidence sarkoziste s'entrechoquent.
La blosphère Modem en particulier, comme la blogosphère en générale, réagit sur l'actualité. Il convient d'être le premier à parler d'un sujet, ou d'en aborder un autre sous un angle inédit, ou encore d'être volontairement polémiste. Vitesse, pour ne pas dire précipitation, et provocation n'aident pas l'objectivité.
L'omni-présidence de Nicolas Sarkozy, quant à elle, impose un rythme effréné aux médias tradionnels, principales sources de matières premières pour les blogs, et sa stratégie de communication, depuis bien avant l'élection présidentielle, est fondée le raccourcit, la polémique et la contradiction (je ne crois pas à la spontanéité des fameux "couacs").
Associés, comme c'est le cas depuis plus d'un an sur de nombreux blogs, ces deux contextes en engendrent un troisième, extrêmement tendu et changeant, un sujet chassant le précédent sans que celui-ci n'ait été complètement traité. Il devient alors très facile, de se laisser prendre par la vague et de tomber dans tous les pièges entraînant la perte des capacités requises par nos plus nobles principes.
L'impression que j'ai eu lors du débat cité plus haut, est que même lorsque cette vague perd de sa puissance, voire disparaît momentanément, certains sont pris dans leur élan, dans une inertie, la tête dans le guidon. Nicolas Sarkozy et sa machine à bulles médiatique nous ont tellement habitués à la polémique, au détournement ou encore à l'imposture que certains ne voient plus les éventuels retour à la normalité, aux pratiques politiques standards, et défendent alors des valeurs et principes qui ne sont pas menacés.
Le risque est grand. Il est pour le Modem de se retrouver dans le rôle de l'enfant qui criait au loup. Il est de perdre notre crédibilité par la trahison inconsciente de nos propres principes fondamentaux. Il est de ne plus paraître digne de confiance sur les enjeux majeurs.
Le Modem, par sa jeunesse et sa fragilité, ne peut pas se permettre ce genre d'écarts de conduite. Nous nous devons de maintenir en tout temps une sérénité, un discours de bon sens, apaisant et rassembleur.
Je termine comme j'ai commencé: par une citation, cette fois de Marc-Aurèle:
La meilleure façon de se venger d'un ennemi, c'est de ne pas lui ressembler.
Aurélien
2 commentaires:
Très bonne note, c'est tellement rare de lire des notes objectives dépourvues d'antisarkozysme. De plus le blog est intéressant à lire. :-)
Ben alors...
Non, là aussi, bon article.
C'est presque drôle car depuis gueulante.fr on fait le même constat et on freine un max sur les courses aux commentaires à chaud qui à un moment donné s'effondrent d'eux mêmes. La curse à l'info continue devient un véritable danger sans débat de fond. Pour exemple, le dossier du mariage annulé en France... ENcore bravo, il est bon cet Aurélien. JD.
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