vendredi 30 mai 2008

Comme une piqûre d'humilité

Une tribu amérindienne, jusqu'ici totalement isolée du reste du monde humain, vient d'être photographiée pour la première fois. Quelques images ici et .

Elle n'a jamais eu de contact avec la civilisation occidentale, selon la Fondation Nationale de l'Indien, la Funai. Cette agence brésilienne affirme connaître son existence depuis 20 ans et empêcher l'invasion du territoire de la tribu.


La menace plane de plus en plus sur cette tribu située dans la région d'Acre, dans le nord-ouest du Brésil, près de la frontière avec le Pérou. D'autres groupes d'amérindiens sont en danger.
Trafiquants de bois tropical, chercheurs d'or, exploration pétrolière, culture du soja, et déforestation illégale font payer un lourd tribut au poumon vert de la planète et à ses premiers habitants.

Plusieurs associations tirent la sonnette d'alarme. D'après Survival International, il n'existe plus qu'une centaine de tribus isolées dans le monde, la majorité est au Brésil et au Pérou.



Étonnante découverte qui nous laisse béats devant l'abysse. Cette tribu n'a jamais entendu parlé de Jésus Christ, ni de Bouddha, ni de Mahomet. Ni d'Adolf Hitler, ni de Joseph Staline, ni de Mao. Ni d'électricité, ni de télévision, ni d'Internet. Ni de pétrole, ni d'uranium, ni de dollars. Savent-ils que la terre est ronde? Que l'Homme a marché sur la Lune? Qu'ils appartiennent à l'espèce humaine? Que nous sommes des milliards? Peuvent-ils seulement imaginer le danger de mort que nous, leurs congénères, volontairement ou non, représentons?

Et nous? Les civilisés... Nous n'en savons pas beaucoup plus sur eux qu'ils en savent sur nous... sinon tout ce que nous pourrions leur voler et leur vendre avant de les tuer, au sens plus ou moins propre du terme, à feu plus ou moins vif, comme nous l'avons fait au fil des siècles avec tant d'autres.

Qu'avons nous à leur apporter qui ne gâterait pas leur nature?

Cette découverte est un incroyable miroir réfléchissant les millénaires durant lesquels, sous couvert de civilisation et d'une supériorité de droit divin autoproclamée, l'écrasante majorité de l'humanité s'est isolée de son environnement naturel. Le but premier était sans doute de permettre aux individus d'échapper autant que possible à la mort, que ce soit en prolongeant la vie où en s'inventant une postérité. Nous découvrons depuis peu, d'abord avec Hiroshima puis avec le changement climatique, tout le pouvoir destructeur de cette arrogance.

Je vois une intrigante synchronicité quand à l'heure de quatre crises mondiales majeures (énergétique, alimentaire, économique et climatique) nous viennent ces images... comme un rappel, alors que des décisions d'une importance vitale doivent être prises rapidement, de ce que nous sommes vraiment, d'où nous venons, de tout ce que nous avons gâché, de ce qui peut et doit encore être sauvé; comme un rappel à l'ordre universel, comme une piqûre d'humilité.


Aurélien
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vendredi 16 mai 2008

Je ne crois pas en la croissance

Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007 nous assistons à un échange de piques entre la majorité et l'opposition sur les inquiétudes des Français quant au pouvoir d'achat, la croissance, l'emploi, etc... Depuis 1 an l'opposition n'a de cesse de faire un bilan hâtif de l'action du Président, afin de lui faire porter la responsabilité de la morosité ambiante, tandis que du côté du pouvoir on ne se lasse pas de répéter qu'il faut être patient en attendant de pouvoir ressentir les résultats des réformes.


Le 20 Septembre 2007, sur TF1, Nicolas Sarkozy déclarait:

"Sur la croissance, 2007, je n'y suis quand même pour rien ! 2008, on va essayer de la doper et, 2009, ce sera la mienne···"

La riposte de l'opposition ne se faisait pas attendre par un François Hollande ironique:

"Sur la croissance il dit "2007, ce n'est pas moi", 2008 ce n'est pas encore lui, peut-être qu'en 2009 il acceptera de rendre des comptes sur les résultats économiques."

Mise en scène classique donc, rôles respectifs parfaitement maîtrisés et scénario convenu.

C'était sans compter sur un retournement de situation aussi soudain qu' imprévisible. Le gouvernement exulte, la Ministre des Finances jubile, croyez le ou non, la croissance croît!

La croissance! Depuis plusieurs années nos élus n'ont que ce mot à la bouche. Il est devenu la référence, le point de repère ultime permettant de mesurer l'efficacité de l'action politique nationale. Alors même que de plus en plus d'économistes. sociologues ou écologistes se penchent sur l'urgence éventuelle d'une décroissance, le gouvernement français, comme la plupart de ses voisins européens, ne jure que par la croissance. Si une économie en santé n'est pas l'alpha et l'oméga du bonheur, il faut bien avouer que le taux de croissance reste un indicateur tout à fait fiable de la vitalité économique (mais uniquement économique) d'un pays. Je me souviens d'un cours d'économie où l'on nous annonçait que chaque point de croissance annuelle correspondait environ à 500 000 emplois créés.

Ainsi, selon l' I.N.S.E.E., la croissance française pour 2007 aura été meilleure que prévue, (2,1% contre 1,9%), tout comme celle pour le premier trimestre de 2008 (0,6% contre 0,3%). Deux bonnes nouvelles pour le prix d'une.

Immédiatement, dans la sphère politique, les rôles s'inversent: Nicolas Sarkozy, qui jurait sur sa rolex n'y être pour rien en 2007, y voit les premiers résultats du fameux "Paquet fiscal" tant décrié. À gauche on fustige l'autosatisfaction jubilatoire du gouvernement devant des résultats pas si flamboyants et des prédictions toujours aussi alarmantes quant au déficit ou au retard par rapport à l'ensemble de la zone Euro, qui affiche un taux de croissance de 2,6%.

Passe d'armes toute aussi convenue et qui fait même sourire, malgré la gravité de la situation.


Mais tentons d'aller au-delà... Quels enseignements tirer de cette actualité économique et du pas de deux des élus français sur le sujet?

D'abord, les résultats annoncés ne sont pas bons mais ne représentent une bonne nouvelle que parce qu'ils sont moins mauvais que ceux prévus. Difficile, et déplacé, dans ce cas, de jubiler. On peut par ailleurs s'interroger sur leur crédibilité quand ils annoncent également, sur la même période, une hausse du pouvoir d'achat... Le gouvernement aurait ainsi raison de rester humble et patient quant aux résultats réels de son action. Tout juste peut-il respirer et envisager l'avenir un peu plus sereinement. C'est au mieux un sursis, et non un succès, au pire une illusion que personne ne souhaite.

Ensuite, à l'image du premier d'entre eux, nos élus sont aussi opportunistes qu' impuissants. Derrière les contradictions, le dégagement de toute responsabilité puis l'auto congratulation pour un même fait, se cache en effet leur réelle incapacité non seulement à agir, mais aussi, et surtout, à comprendre le monde dans lequel ils doivent nous guider et donc, à fortiori, élaborer les outils efficaces et nécessaires aux progrès économique, social et environnemental.

Enfin, cette impuissance ne vient pas des hommes et femmes de pouvoir mais du modèle économique qu'ils s'efforcent de faire fonctionner alors qu'il est, par définition, destiné à devenir incontrôlable. Quand tous les spécialistes, TOUS, du petit chroniqueur de presse locale au patron du F.M.I., sont incapables de faire une prévision fiable pour la planète économique à l'horizon d'une seule année, comment bâtir un projet politique national cohérent, pour un pays aussi dépendant de l'ordre mondial que la France, sur le moyen et long terme?

Comment y croire?

Pourquoi se forcer à y croire?

L'être humain voit sa taille moyenne croître depuis des siècles. Pour autant il ne mesurera jamais 3 mètres parce que son métabolisme et la gravité terrestre, entre autres, l'en empêchent. Nous savons tous, au fond de nous, j'en suis persuadé, que le monde se régule, recherche perpétuellement, et dans tous ces aspects, un équilibre. Dans la nature, tout système est contraint par ses propres limites et par des forces extérieures. Ce n'est pas un défaut mais une nécessité, c'est ce qui lui permet d'être viable, par lui-même, sans pour autant perturber sa biosphère. Idem en économie. La croissance perpétuelle n'est pas simplement à proscrire. Elle n'est pas seulement dangereuse. Elle est impossible.


Aurélien
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jeudi 8 mai 2008

Offre déraisonnable de société


Un projet de loi du gouvernement prévoit de contraindre les chômeurs tardant trop à retrouver un emploi à revoir leurs exigences salariales et géographiques à la baisse. Les Échos présentaient hier un article sur le sujet ainsi qu'un document complet décrivant ce qui devra désormais être considéré comme une "offre raisonnable d'emploi" (pdf).

Pendant les trois premiers mois de recherche, le demandeur d'emploi sera tenu d'accepter tout emploi rémunéré à hauteur de son salaire antérieur. Entre trois et six mois, il devra accepter une baisse de salaire de 5 %, au maximum, sous réserve des lois et règlements applicables, un salarié ne pouvant évidemment pas être rémunéré en dessous du SMIC. L'emploi devra être également
« compatible avec ses qualifications » et « rester dans la zone géographique définie pour sa recherche », selon le document révélé hier sur le site des « Echos ». Au bout de six mois, les chômeurs pourront être contraints d'accepter une baisse de salaire de 20 %, et un temps de transport en commun de deux heures par jour. Le temps de trajet entre le domicile et le lieu de travail ne pourra pas, non plus, excéder 30 kilomètres pour les automobilistes.




Plusieurs interrogations et inquiétudes me viennent à la découverte de ce projet.

1 - Je ne comprends pas pourquoi le temps passé au chômage avant d'obtenir un emploi devrait influencer la rémunération de cet emploi. Ceci implique forcément que pour un même travail, effectué à compétences et expériences égales, deux employés embauchés en même temps par la même entreprise pourraient avoir un écart de salaire de 20% si l'un vient directement d'un autre emploi tandis que l'autre sort de 6 mois et 1 jour de chômage. L'injustice est flagrante.

2 - De nombreux emplois, souvent précaires et sans évolution rapide, peuvent supporter une rotation rythmée du personnel. Autrement dit ce personnel peut être remplacé pratiquement du jour au lendemain sans perte, pas même de savoir faire, pour l'entreprise. Comment ne pas voir l'effet d'aubaine pour de nombreux chefs d'entreprises de réduire considérablement leur masse salariale en remplaçant régulièrement leur "petit personnel" par des demandeurs d'emplois au chômage depuis plus de 3 ou 6 mois? Les petits salaires pourront être tirés rapidement et en toute légalité vers la limite basse que représente le S.M.I.C.. Sans parler de la baisse de l'allocation chômage en cas de nouveau licenciement. Le gouvernement nous propose ici une véritable course en avant vers la paupérisation. Dans un second temps, la juste redistribution des richesses produites n'étant pas une spécialité des entreprises françaises, on imagine facilement la baisse plus lente mais toute aussi importante de l'ensemble des salaires. Pour rappel.

3 - Il ne fait aucun doute que cette proposition d'"offre raisonnable d'emploi" ouvre la chasse aux chômeurs supposés paresseux. Il semble clair que si tout le monde est prêt à reconnaître qu'il y a des profiteurs, pour ne pas dire parasites, tout le monde s'entend aussi pour admettre qu'il s'agit d'une minorité. Encore que ce texte laisse entendre que les demandeurs d'emploi sont généralement maîtres de leur temps de chômage puisqu'il ambitionne un taux de chômage de 5% sur cette seule mesure. Mais passons... toujours est-il que pour forcer une minorité à ne pas pénaliser la totalité, on contraint la totalité - le chômage nous concerne tous en tant qu'actifs et contribuables. C'est encore une fois injuste et absurde. Accepterions-nous tous de porter des bracelets électroniques sous prétexte que certains délinquants ou criminels bénéficiant d'une remise de peine méritent effectivement une étroite surveillance?

4 - Concernant les exigences géographiques assouplies avec le temps, il me semble qu'on tente d'appliquer une formule qui ne changera strictement rien pour certains quand pour d'autres elle sera source de grosses galères. Si l'actif célibataire en région parisienne peut relativement facilement élargir son rayon de recherche, ce n'est pas forcément le cas de la mère qui élève seule ses enfants en Ardèche. Je vois dans cet aspect naïf de l'"offre raisonnable d'emploi" proposée un bref concentré de tous les travers que la droite reproche encore à la gauche au sujet des 35 heures.

5 - Les points précédant sont à mettre en perspective avec la facilitation du licenciement que ce gouvernement veut également offrir aux employeurs. Avec ceci à l'esprit on comprend rapidement la subite et puissante montée en pression que va subir l'ensemble des travailleurs français.


Ces cinq points m'amènent à cette conclusion:

Le Président de la République voulait réhabiliter le travail, il a clairement choisi de le faire en faisant du travail la principale inquiétude, le centre de toutes les préoccupations des français. On a beaucoup parlé récemment de l'alignement de la politique étrangère de la France sur les États-Unis. Désormais c'est aussi le cas de la politique sociale. Le travail ne sera plus qu'un moyen de survie pour certains, de plus en plus nombreux, ou un moyen d'enrichissement considérable pour les autres. L'inquiétude est d'autant plus forte que la France, contrairement aux États-Unis, ne peut compenser cette nouvelle surpression sociale par une grande liberté d'entreprendre.

Ce n'est que par les statistiques, les sondages, les résultats chiffrés, souvent financiers, que N. Sarkozy envisage son action et au-delà la vie ; la sienne et les nôtres. Au-delà des absurdités et injustices décrites plus haut, le travail ne se réduit pas seul au salaire versé en contrepartie d'un effort physique et/ou intellectuel. C'est aussi, et surtout, un immense vecteur d'intégration, d'épanouissement et d'enrichissement... humain. C'est un des moteurs principaux de nos sociétés ; que peut-on espérer de bon en le gérant par la peur, le stress et la répression?


Aurélien
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mardi 6 mai 2008

Modem Canada - Enfin l'engagement!

Le mois de mai est un mois de fêtes et commémorations, entre autres:

Il y a quarante ans, la jeunesse française se rebellait contre la soporifique "société édredon" .

Il y a trente ans, naissait la ravissante chanteuse Rose.

Il y a vingt ans, Marcel Carton, Marcel fontaine et Jean-Paul Kauffmann étaient libérés au Liban.

Il y a dix ans, un "Oui" fut lancé haut et fort par l'Ulster pour un traité de paix.

Il y a un an, Nicolas Sarkozy était (attention: lien subliminal) élu Président de la République Française.

Il y a un an, François Bayrou créait le Mouvement Démocrate. Après avoir soutenu sa campagne présidentielle d'abord dans l'espoir de faire naître une troisième voie démocrate forte dans le paysage politique français, puis par adhésion à son projet présidentiel, j'y adhérais sans hésitation. Pré-adhésion puis adhésion, comme environ 60 000 autres citoyens tout aussi assoiffés de démocratie, de responsabilité et d'intégrité politique, de justice.

Seulement de loin, de Montréal, pas facile de s'intégrer dans un mouvement naissant pris, malgré lui, dans une succession d'élections nationales et locales aussi importantes que risquées. Le Modem, sans structure rodée, sans vedettes et sans autre projet que des valeurs aussi nobles et urgentes que non exclusives, se débat comme il peut pour se tailler une place dans la représentation nationale, puis locale.



On pourrait continuer éternellement le débat cherchant à dire définitivement si le Modem a réussi ou échoué son décollage. Selon moi quand on se lance, à partir de rien ou de si peu, dans un projet politique des plus ambitieux et qu'on arrive, sur une embarcation de fortune contre vents malveillants et marées sournoises, à concrétiser la fidélité et l'engagement des adhérents pour implanter plus de 2 000 élus sur le territoire national, c'est un succès. Bien sûr que cela aurait pu être encore meilleur, évidemment qu'il y a eu des déceptions, à Paris et à Pau notamment, mais il n'y a qu'à constater les agissements craintifs, pour ne pas dire de panique, dans les coulisses du pouvoir et, dans une moindre mesure, dans l'opposition officielle pour comprendre que le Modem est bien vivant et que la porte qu'il a ouverte ne s'est pas refermée.

Pour la suite tout est à construire. Beaucoup au Modem fixent la prochaine échéance électorale critique aux élections présidentielles de 2012, avec les élections européennes de 2009 comme galop d'entraînement pour une structure et un projet qui sont en cours de consolidation et de développement. Pour 2012 il faudra évidemment travailler aussi fort, sinon plus, sur les législatives que sur les présidentielles. Il est à mes yeux plus important, pour la survie et l'avancement du Modem en France, de veiller aux progrès et à l'élargissement se son tissu d'élus. Ceci, de toute façon, ne pourra qu'être bénéfique pour les échéances nationales.

Avec cette perspective et devant cet avenir chargé, complexe, difficile depuis Montréal de trouver sa place dans ce Modem un peu pris de vitesse, bousculé, encore brouillon. Et puis... et puis la semaine dernière j'ai reçu un appel téléphonique du Modem Canada. Rapidement convaincu de participer à ses projets, je me suis rendu hier à sa réunion de bureau mensuelle. Ma toute première réunion politique. Navigant depuis un moment sur la fameuse blogosphère, où l'on peut lire régulièrement le désordre et les tensions encore présentes au cœur du Modem, je m'attendais à des discussions un peu houleuses, où chacun aime s'écouter parler et se présenter plus rebelle que le rebelle en chef. Ce fut donc une très agréable surprise de rencontrer un groupe de personnes fidèles au premier article de leur projet de charte, à savoir dynamiques, enthousiastes et pro actifs. J'en suis reparti conforté dans mon engagement. Il y a définitivement quelque chose de très puissant à construire. Comment refuser d'y participer quand on se sent simplement citoyen? Impossible.



Le Modem Canada a du pain sur la planche. Entre son propre développement, les propositions aux expatriés et immigrants français au Canada à élaborer, le Conseil National du Modem, où il sera représenté et l'élection de l'Assemblée des Français de l'Étranger, où il compte bien avoir au moins un élu, le programme est chargé ; d'autant qu'au Canada comme en France, les adversaires politiques de poids ne manquent pas.

Si nous comptons sur nos propres forces pour mener à bien ces projets, nous espérons aussi pouvoir compter sur un soutien engagé du vaisseau mère, c'est à dire du Modem de métropole. Nous souhaitons qu'il appuie sans retenue le Modem Canada, comme d'ailleurs les autres sections du Modem dans d'autres pays et sur d'autres continents. Il y a environ 2 millions de français à l'étranger qui sont autant de citoyens. À ce titre ils méritent autant d'attention, d'écoute et de justice que leurs compatriotes en France ; ils représentent aussi évidemment un réservoir de voix et un pouvoir d'influence non négligeables.

Je compte sur les quelques uns de la blogosphère du Modem qui passent par ce blog pour relayer ce message, qui se veut aussi un message d'espoir, portant la bonne nouvelle que le Modem est si vivant qu'il s'organise aussi à l'étranger, notamment entre Montréal et Vancouver. Merci à vous.


Aurélien
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vendredi 2 mai 2008

Edgar Morin sur nonfiction.fr


Il y a des jours où l'on ne regrette pas de s'être réveillé et où le besoin de sommeil s'éclipse devant la curiosité ou l'émotion, parfois les deux. Coup double aujourd'hui: j'ai d'abord découvert un très beau site, www.nonfiction.fr, qui se présente comme le portail des livres et des idées. Et ensuite j'y ai déniché un sublime dossier au sujet de mon penseur favori Edgar Morin. On peut notamment y déguster une excellente présentation, par Daniel Bougnoux, de La Méthode. Cette œuvre centrale de la bibliographie du directeur de recherche émérite du C.N.R.S. supporte un entretien, savoureux, rondement mené par Daniel Bougnoux et Bastien Engelbach, présenté en quatre parties.



La lecture de "La Méthode" a été pour moi une révélation. La traduction directe, fidèle, de nombre de mes intuitions et interrogations les plus profondes en une pensée claire et structurée. Cette dernière m'a permis de me situer en tant qu' humain dans mon individualité, ma société, mon espèce, ma planète et mon univers. Cette pensée relie, comprend, respecte. Elle ne ferme aucune porte, mais les ouvre toutes sur le chemin de la pensée complexe. Elle est étonnamment compatible avec toutes les croyances, tous les doutes, tous les ordres et désordres vivants.

Aujourd'hui je m'applique autant que possible à aborder les événements, les concepts et les idées par la pensée complexe, ou en tout cas dans un soucis de "contextualisation" permanente. C'est d'une difficulté passionnante, énergisante, constructive.

Pour tous ceux qui sont intéressés à découvrir Edgar Morin et sa pensée, ce dossier est une parfaite introduction.

Petit extrait:

Je poursuis cet humanisme en rejetant l’autre visage, celui qui veut faire de l’homme le maître et le possesseur de la nature. Descartes l’énonce encore avec prudence en disant que la science doit permettre à l’homme de se rendre "comme maître et possesseur de la nature", mais le message deviendra plus impératif avec Buffon, Marx, avec le développement économique, technique et scientifique moderne qui met en marche la maîtrise du monde. Cet humanisme est non seulement arrogant, mais en plus il est devenu absurde puisque la maîtrise de la nature considérée comme un monde d’objets conduit à la dégradation non seulement de la vie, mais aussi de nous-mêmes. Il était fondé sur la disjonction absolue entre l’humain et le naturel, alors que nous sommes dépendants. Nous devons abandonner l’idée d’un humanisme où l’homme prend la place de Dieu. Il ne faut pas nous diviniser, il faut nous respecter.

Voici les liens:
Bonne lecture!


Aurélien
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jeudi 1 mai 2008

Wind of change


Petit jeu de mot bateau, je sais, mais je ne fais pas ici référence au tube planétaire des Scorpions. Non, une fois n'est pas coutume, je viens écrire au sujet d'une bonne nouvelle, porteuse d'espoir d'un changement profond, aussi nécessaire qu' urgent.


Le célèbre designer français Philippe Starck a conçu une éolienne dite "démocratique", c'est à dire à un coût abordable pour de nombreux foyers qui pourront ainsi soulager leur consommation d'énergies "sales" et non renouvelables.

Moderne, belle, pratique (se rageant facilement dans une voiture), peu onéreuse (prix non fixé mais estimé à 300 ou 400 euros), elle se révèle également performante dans sa fonction première, permettant la production de 10 à 60% des besoins énergétiques individuels (disponible en 6 tailles différentes).


On aimerait en savoir déjà plus sur les conditions de distribution, d'installation et d'utilisation de ce produit, mais on ne peut que saluer une telle démarche et espérer une réaction en chaîne chez d'autres designers et surtout des industries énergétiques, nationales ou privées, afin que le marché des énergies propres s'ouvre et se développe enfin.

Pour plus d'informations sur le parc éolien français, vous pouvez aller sur ce site, à la fois très informatif et révélateur de l'avancée majeure que représente l'éolienne de Philippe Starck pour la "démocratisation de l'énergie".

Et puis je commence à prendre l'habitude de finir mes billets par une citation, alors en voici une, probablement détournée de son contexte original mais que je trouve particulièrement à propos:

Comme si toute l'impatience du monde trouvait dans le vent sa résolution.
Maryline Desbiolles


Aurélien
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