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Moi aussi. Impatient de voir Les Guignols ou les services de presse du Groland nous sortir une parodie dont ils ont le secret. Une parodie de la risible - j'aimerais pouvoir dire "pleurable" - propagande gouvernementale, sur ses propres mesures concernant le pouvoir d'achat, concoctée par Thierry Saussez. Thierry Saussez qui nous explique «Nous avons pris depuis un an beaucoup de mesures. Certaines sont assez techniques, complexes et donc toutes nécessitent d'être expliquées, qu'elles soient comprises et il faut qu'elles soient intégrées par nos concitoyens».
"Expliquées"? Quel début d'explication y a-t-il dans ces spots qui ne font que nommer les mesures? Ah si, il y a cette adresse Internet donnée à la fin qui redirige... sur ces mêmes spots et la vidéo auto-promo du gouvernement diffusant l'intervention de François Fillon qui tente de justifier le S.I.G. et son patron Thierry Saussez. Ce dernier, visiblement, a eu la bienveillance de lui écrire son discours.
Pour être honnête, j'ai trouvé la déclaration du Premier Ministre bien plus efficace, précise et concrète que n'importe quelle pub. Sauf que tout ce que François Fillon annonce, ou presque, c'est pour l'avenir puisque, de son propre aveu, la plupart des mesures figurent dans le projet de loi de modernisation de l'économie débattu actuellement à l'Assemblée Nationale. Nous n'avons donc pas fini d'être impatients...
4,33 millions de nos Euros dépensés pour nous convaincre que nous en aurons bientôt plus. 4 millions d'Euros pour l'achat d'espaces publicitaires. J'aimerais d'ailleurs savoir combien ont coûté les espaces sur les médias du Service Public, simplement pour avoir une idée de combien les moyens de communication que nous finançons exigent pour diffuser des publicités... que nous finançons.
330 000 Euros pour la conception de ces spots. On comprend aisément leur médiocrité, en tout cas leur décalage total avec la réalité des français et notamment de ceux d'entre eux qui galèrent. On nous montre une suite de visages aussi anonymes qu' impassibles. Que peut-on dire d'eux à les voir glander, regarder dans le vide ou encore tapoter leur clavier? Sont-ils tristes? Inquiets? Stressés? Non, rassurez-vous, ils sont simplement impatients jusqu'à ce que, la mesure gouvernementale annoncée, une famille heureuse d'avoir enfin pu consommer rentre chez elle les mains chargées de provisions... Joie.
Voilà comment le gouvernement français voit ses administrés: un groupe impassible, neutre, inerte, qui attend impatiemment, ici appuyés contre un mur, là assis par terre, que l'État prenne des mesures et qu'il puisse enfin consommer. Et c'est son expert en communication qui lui a soufflé cette "réalité". Quel sens de la pédagogie, non?
Les Français ne peuvent pas être dupes à ce point là. Pas quand on annonce presque dans le même souffle une inflation à 3,3% pour une augmentation du S.M.I.C. de 0,9%. Pas quand les mots "bling, bling", "augmentation de salaire à l'Élysée", "yacht Bolloré" et "Villa Wolfeboro" raisonnent encore dans toutes les têtes. En voilà un qui sait de quoi il parle en matière d'impatience...
Et comme souvent, l'argument ultime pour un membre du gouvernement ou de la majorité, pour justifier ce qui fait controverse, est de rappeler que la gauche est déjà passée par là. Thierry Saussez rappelle ainsi la campagne orchestrée par le gouvernement Jospin pour les 35 heures. Comme si les écarts de vos adversaires vous autorisaient de plus grands écarts encore. La gauche a abusé, comment les français pourraient-ils donc en vouloir à la droite de faire pire? Tout à fait Thierry... Car il s'agit bien de faire pire quand le gouvernement actuel envisage déjà de renouveler l'expérience autour de l'application du Grenelle de l'environnement.
Si nous sommes impatients pour le pouvoir d'achat, que serons-nous pour l'environnement? Pessimistes? Défaitistes? Rabats-joie? Ah ça y est, je sais: exigeants. "Vous êtes exigeants? Nous aussi." Ça sonne bien non? Enfin, pour faire du lourd, du Saussez...
Dîtes Thierry, vous y croyez à votre campagne? Moi non plus. En revanche je crois, comme Jean Giraudoux, que "la propagande est le contraire de l'artillerie: plus elle est lourde, moins elle porte."
Aurélien
P.S.: Ils en parlent aussi: Quitterie Delmas, Eliane Perus, MoDem Boulogne-Billancourt...
"Expliquées"? Quel début d'explication y a-t-il dans ces spots qui ne font que nommer les mesures? Ah si, il y a cette adresse Internet donnée à la fin qui redirige... sur ces mêmes spots et la vidéo auto-promo du gouvernement diffusant l'intervention de François Fillon qui tente de justifier le S.I.G. et son patron Thierry Saussez. Ce dernier, visiblement, a eu la bienveillance de lui écrire son discours.
Pour être honnête, j'ai trouvé la déclaration du Premier Ministre bien plus efficace, précise et concrète que n'importe quelle pub. Sauf que tout ce que François Fillon annonce, ou presque, c'est pour l'avenir puisque, de son propre aveu, la plupart des mesures figurent dans le projet de loi de modernisation de l'économie débattu actuellement à l'Assemblée Nationale. Nous n'avons donc pas fini d'être impatients...
"Ce qui est derrière nous et devant nous est secondaire comparé à ce que nous avons en pleine face."
4,33 millions de nos Euros dépensés pour nous convaincre que nous en aurons bientôt plus. 4 millions d'Euros pour l'achat d'espaces publicitaires. J'aimerais d'ailleurs savoir combien ont coûté les espaces sur les médias du Service Public, simplement pour avoir une idée de combien les moyens de communication que nous finançons exigent pour diffuser des publicités... que nous finançons.
330 000 Euros pour la conception de ces spots. On comprend aisément leur médiocrité, en tout cas leur décalage total avec la réalité des français et notamment de ceux d'entre eux qui galèrent. On nous montre une suite de visages aussi anonymes qu' impassibles. Que peut-on dire d'eux à les voir glander, regarder dans le vide ou encore tapoter leur clavier? Sont-ils tristes? Inquiets? Stressés? Non, rassurez-vous, ils sont simplement impatients jusqu'à ce que, la mesure gouvernementale annoncée, une famille heureuse d'avoir enfin pu consommer rentre chez elle les mains chargées de provisions... Joie.
Voilà comment le gouvernement français voit ses administrés: un groupe impassible, neutre, inerte, qui attend impatiemment, ici appuyés contre un mur, là assis par terre, que l'État prenne des mesures et qu'il puisse enfin consommer. Et c'est son expert en communication qui lui a soufflé cette "réalité". Quel sens de la pédagogie, non?
Les Français ne peuvent pas être dupes à ce point là. Pas quand on annonce presque dans le même souffle une inflation à 3,3% pour une augmentation du S.M.I.C. de 0,9%. Pas quand les mots "bling, bling", "augmentation de salaire à l'Élysée", "yacht Bolloré" et "Villa Wolfeboro" raisonnent encore dans toutes les têtes. En voilà un qui sait de quoi il parle en matière d'impatience...
Et comme souvent, l'argument ultime pour un membre du gouvernement ou de la majorité, pour justifier ce qui fait controverse, est de rappeler que la gauche est déjà passée par là. Thierry Saussez rappelle ainsi la campagne orchestrée par le gouvernement Jospin pour les 35 heures. Comme si les écarts de vos adversaires vous autorisaient de plus grands écarts encore. La gauche a abusé, comment les français pourraient-ils donc en vouloir à la droite de faire pire? Tout à fait Thierry... Car il s'agit bien de faire pire quand le gouvernement actuel envisage déjà de renouveler l'expérience autour de l'application du Grenelle de l'environnement.
Si nous sommes impatients pour le pouvoir d'achat, que serons-nous pour l'environnement? Pessimistes? Défaitistes? Rabats-joie? Ah ça y est, je sais: exigeants. "Vous êtes exigeants? Nous aussi." Ça sonne bien non? Enfin, pour faire du lourd, du Saussez...
Dîtes Thierry, vous y croyez à votre campagne? Moi non plus. En revanche je crois, comme Jean Giraudoux, que "la propagande est le contraire de l'artillerie: plus elle est lourde, moins elle porte."
Aurélien
P.S.: Ils en parlent aussi: Quitterie Delmas, Eliane Perus, MoDem Boulogne-Billancourt...
2 commentaires:
Soyons brefs : très bien !
Je sais que je parviendrai à résister à cette propagande gouvernementale et à quelques autres.
Mais serais-je toujours capable de résister à toutes les propagandes ?
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