mardi 31 mars 2009

You talkin' to me, toi?

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C'est en tant que Président de la République Française et du Conseil Européen que Nicolas Sarkozy avait pris l'initiative de réunir un G20 à Washington, où se décida la nouvelle réunion de cette semaine à Londres. Autrement dit le G20, c'est son outil mondial de résolution de la crise à lui. En novembre 2008, Patrick Devedjian, Ministre relanceur, et Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, s'en félicitaient.

Le premier se réjouissait que l’Europe, et la Présidence française de l’union européenne, soit à l’initiative de la réponse mondiale à cette crise. Dans la même déclaration il affirmait avec autant de certitude que l'initiative du paquet fiscal avait fait gagner à la France quelques points de croissance lui permettant aujourd’hui de ne pas se trouver en situation de récession comme le sont d’autres pays européens. Quelle vista!

Le second soulignait le succès du G20 qui, après sept semaines de préparation, a permis en 48 heures, à ceux (pays émergents et développés) que l'on présentait comme irréconciliables, d'envoyer un signal extrêmement positif au monde entier. Il saluait aussi la naissance de cette nouvelle institution de régulation financière et de relance de la croissance économique, prenant des décisions concrètes.

Nicolas Sarkozy lui-même, associé à la Chancelière allemande Angela Merkel, rappelait il y a quinze jours l'importance du sommet de Londres et l'indispensable solidarité et responsabilité de l'Union Européenne sur la question: Par la présente lettre, la France et l’Allemagne entendent contribuer à la préparation du Conseil européen de printemps et permettre que s’affirme la voix commune des Européens dans la perspective du G20. Ce n’est qu’ensemble que notre voix sera assez forte pour assurer notre intérêt commun en ramenant nos économies sur la voie du développement durable dans le monde globalisé d’aujourd’hui. Dans son déjà célèbre discours de Saint-Quentin, il affirmait encore que ce n’est pas parce que les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses - parce que cette crise est d’une ampleur sans précédent - que nous pouvons nous laisser aller au renoncement. [...] La France a toujours raison quand elle est le refus du renoncement. [...] Perte de repères, rappel des valeurs : dans la crise, il faut d’abord garder son sang froid.

Responsabilité, solidarité, détermination. Tels sont les mots d'ordre du Président français qui veut s'imposer comme le moteur moralisateur et décisionnel de ce G20. Aussi, à 48 heures du sommet de Londres il menace: Si ça n'avance pas, ce sera la chaise vide ! Je me lèverai et je partirai. [...] Rien ne serait pire qu'un G20 a minima, je préfère le clash au consensus mou. [...] On ne peut pas tout changer d'un coup mais il faut des résultats [...] Je ne m'associerai pas à un sommet mondial qui déciderait de ne rien décider.

Une attitude qui se veut ambitieuse, courageuse et exigeante... et qui n'est en fait que la parfaite illustration de l'incohérence perpétuelle d'un personnage qui, soucieux de sa seule image, ne cherche qu'à s'approprier les succès et se décharger des échecs. Celui qui déclarait il y a seulement quelques jours que les absents ont toujours tort, pour justifier le retour de la France dans l'OTAN, est aujourd'hui prêt au boycott d'une réunion internationale majeure. C'est son idée du refus du renoncement...

Si le monstre qu'il se vante d'avoir créé s'avérait dysfonctionnel, il en rejetterait la faute sur ceux à qui il prétent l'avoir imposé et prendrait la poudre d'escampette. Après s'être coupé de son peuple en ne s'exprimant plus que devant des publics acquis à sa cause dans des lieux surprotégés par des centaines de CRS, il assume déjà un possible isolement sur la scène internationale.

L'équation est à présent simple. Si le G20 débouche sur des décisions concrètes importantes, ce sera sous la pression que Nicolas Sarkozy aura imposée sur tous ses partenaires (qu'il voit certainement plus comme des concurrents). Si le G20 ne débouche sur rien, ce sera par manque de courage et responsabilité de la part de tous, sauf lui. C'est sans doute sa définition du gagnant-gagnant...

Cela me fait penser aux supporters de foot qui hurlent "On a gagné" lorsque leurs favoris s'imposent, et gémissent "Ils ont perdu" quand les mêmes subissent la défaite. Curieux sens de la solidarité et de la responsabilité. Cela ressemble aussi aux jeunes enfants qui se lancent précipitamment dans un puzzle et, au bord de la crise de nerfs, abandonnent à la moindre difficulté. Étrange conception du sang-froid ; c'est tout simplement petit.

Quel crédit pour un pays incarné par un si petit personnage face aux dirigeants des États-Unis et de leur plan de relance massif ou de la Chine et de leur proposition pour une monnaie mondiale de référence? Quelle impression laissée par la France
, à travers ce ridicule roulé des mécaniques, sur le plan international?


Le faux courage attend les grandes occasions...
Le courage véritable consiste chaque jour à vaincre les petits ennemis.
[Paul Nizan]


Aurélien

5 commentaires:

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