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En parvenant à se frayer un chemin dans le ciel de Manhattan puis à amerrir son Airbus A320 sur le fleuve Hudson en préservant la vie de ses 150 passagers et de son équipage, et même l'intégrité de son appareil, Chesley Sullenberger est devenu un héros non seulement pour les États-Unis mais pour le monde entier. Une telle démonstration de sang-froid et de maîtrise, de chance aussi, sans doute, assortie d'une issue aussi miraculeuse ne pouvait que le couvrir d'éloges. C'est amplement mérité.
Cependant l'ampleur médiatique accordée à cet événement et la déferlante de commentaires admiratifs qui s'en suit m'interroge. Je ne doute pas une seconde de la sincérité du soulagement ni de l'admiration, ils sont justifiés et même bienvenus, là n'est pas la question. J'ai simplement l'impression que ce qui est unanimement qualifié de miracle ne se limite pas à cet avion et ses passagers. Comme si le monde se réjouissait de bien plus que ces 155 vies sauvées ; comme si un soupir universel nous soulageait tous d'une angoisse indicible.
Mais de quelle angoisse peut-il bien s'agir?
Chesley Sullenberger a sauvé non seulement les vies de ceux qu'il transportait, mais aussi les victimes d'une éventuelle collision avec un quelconque bateau navigant à ce moment précis sur l'Hudson, ou pire, celle d'un éventuel crash en plein coeur de Manhattan. Imaginez qu'en pleine crise Israélo-Palestinienne, alors que la guerre sans fin contre le terrorisme se poursuit en Irak et en Afghanistan, le jour même du discours d'adieu de G.W. Bush à la Maison Blanche, un Airbus A320 s'écrase en plein Manhattan. Imaginez d'abord la panique, le traumatisme pour des New-Yorkais qui s'efforcent depuis plus de 7 ans de surmonter la tragédie du 11 Septembre 2001. Imaginez ensuite la spéculation médiatique mondiale sur les causes d'un tel événement. Imaginez enfin l'éventuelle manipulation politique et géostratégique qui aurait pu s'en suivre.
Dans un contexte de crise mondiale économique, écologique, sociale ou encore ethnico-religieuse, l'espoir est mis à mal. L'espoir, dont la flamme vacillait d'abord en 2000 avec la victoire controversée de G.W. Bush sur Al Gore, avant de s'éteindre dans les décombres du World Trade Center, est réapparue en novembre dernier avec l'élection historique de Barack Obama. Un espoir si grand que devant les atrocités apparemment sans fin de Gaza, le monde entier se prend à avoir hâte au 20 janvier, date de prise de pouvoir du 44e Président des Etats-Unis, comme si l'humanité avait rendez-vous avec elle-même pour se remettre sur le chemin de la paix. Et comme un encouragement à y croire, le miracle se produit à quelques centaines de mètres de Ground Zero, quelques heures avant le discours de fin de mandat du pire président que l'Amérique ait connu.
La boucle est bouclée ; une nouvelle ère peut commencer.
Aurélien
Cependant l'ampleur médiatique accordée à cet événement et la déferlante de commentaires admiratifs qui s'en suit m'interroge. Je ne doute pas une seconde de la sincérité du soulagement ni de l'admiration, ils sont justifiés et même bienvenus, là n'est pas la question. J'ai simplement l'impression que ce qui est unanimement qualifié de miracle ne se limite pas à cet avion et ses passagers. Comme si le monde se réjouissait de bien plus que ces 155 vies sauvées ; comme si un soupir universel nous soulageait tous d'une angoisse indicible.
Mais de quelle angoisse peut-il bien s'agir?
Chesley Sullenberger a sauvé non seulement les vies de ceux qu'il transportait, mais aussi les victimes d'une éventuelle collision avec un quelconque bateau navigant à ce moment précis sur l'Hudson, ou pire, celle d'un éventuel crash en plein coeur de Manhattan. Imaginez qu'en pleine crise Israélo-Palestinienne, alors que la guerre sans fin contre le terrorisme se poursuit en Irak et en Afghanistan, le jour même du discours d'adieu de G.W. Bush à la Maison Blanche, un Airbus A320 s'écrase en plein Manhattan. Imaginez d'abord la panique, le traumatisme pour des New-Yorkais qui s'efforcent depuis plus de 7 ans de surmonter la tragédie du 11 Septembre 2001. Imaginez ensuite la spéculation médiatique mondiale sur les causes d'un tel événement. Imaginez enfin l'éventuelle manipulation politique et géostratégique qui aurait pu s'en suivre.
Dans un contexte de crise mondiale économique, écologique, sociale ou encore ethnico-religieuse, l'espoir est mis à mal. L'espoir, dont la flamme vacillait d'abord en 2000 avec la victoire controversée de G.W. Bush sur Al Gore, avant de s'éteindre dans les décombres du World Trade Center, est réapparue en novembre dernier avec l'élection historique de Barack Obama. Un espoir si grand que devant les atrocités apparemment sans fin de Gaza, le monde entier se prend à avoir hâte au 20 janvier, date de prise de pouvoir du 44e Président des Etats-Unis, comme si l'humanité avait rendez-vous avec elle-même pour se remettre sur le chemin de la paix. Et comme un encouragement à y croire, le miracle se produit à quelques centaines de mètres de Ground Zero, quelques heures avant le discours de fin de mandat du pire président que l'Amérique ait connu.
La boucle est bouclée ; une nouvelle ère peut commencer.
Aurélien
4 commentaires:
Il est fort ce papier , merci. Comme l'est cette photo très belle et angoissante, très lumineuse qui l'illustre , un côté Titanic moderne mais avec une fin heureuse avec en fond des grattes ciels et des nuages qui ressemblent à de la fumée sur Manhattan. l'évocation de 9/11 est évidemment frappante. Puissse la boucle être bouclée.
Oui Aurélien, c'est vrai que l'espoir d'une nation est revenu, entraînant avec lui l'espoir du monde entier. Que cet avion soit le signe précurseur d'une ère meilleure, permets-moi juste d'en douter un peu. Malheureusement, entre l'espoir et la paix durable il y a bien des lieues à parcourir. Comme ce fut le cas après la der des der ; souviens-toi, à cette époque, personne en France (et ailleurs) n'avait imaginé ce qui allait arriver quelques années plus tard.
Pourtant l'espoir n'est pas un leurre, mais juste un réconfort qu'on se plait à imaginer... un Graal dont le halo lointain nous fait avancer, mais qui doit être concrétisé.
Qu'Obama puisse être le halo américain... et que ses conseillers soient les bâtisseurs, je ne souhaite que cela.
A lundi
@Charles-Henri
On est d'accord, il n'est question que d'espoir,fragile dans ses fondements, puissant dans ce qu'il stimule.
Simplement comme l'élection d'Obama, cet avion miraculé a un côté inattendu, inédit et enthousiasmant. Comme une bouffée d'ondes positives qui, dans le contexte actuel, fait un bien fou et génère un petit momentum intéressant qu'il conviendrait d'entretenir et de faire fructifier.
Moi ce qui me fait peur justement, c'est de placer toujours ses espoirs dans les personnages providentiels, ce qui a l'inconvénient de nous conduire dans l'attentisme, voire la soumission...
Des signes encourageants, certes, dont il faut savoir se réjouir pcq il serait dommage de bouder son plaisir. Mais surtout, j'espère qu'il faut y voir avant tout des encouragements à poursuivre les combats...
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