jeudi 5 mars 2009

Mon papillon de Mars

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Au 18e billet des Jeudis d'Edgar j'invitais ceux qui soutiennent la Pensée Complexe à venir rejoindre le groupe Démocratie Cognitive, sur le réseau social des démocrates, pour y réfléchir à une réforme, et même une métamorphose, de la Pensée ; j'y employais l'expression esquisser des papillons.

Aujourd'hui je découvre qu'en ce mois de mars mon bord de fenêtre fait son entrée dans le Top 100 Politique de Wikio, précisément au 86e rang. Petit événement. Préparant un billet pour célébrer et remercier ceux qui m'ont aidé, je tombe sur cette image ci-haut. Chouette synchronicité, non?

Alors... ce Top 100... Boîte de Pandore ou porte du Paradis? Peut-être que cela ne change rien. On verra bien.

Toujours est-il que ces dernières semaines au bord de ma fenêtre ont été très enrichissantes avec des rencontres et des sujets aussi intéressants que variés. Alors à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à ce plaisir autant qu'à la progression:

Merci!


Et bien sûr toute ma gratitude à mes chers lecteurs dont le nombre ne cesse de croître lentement mais sûrement.

Le chemin continue, le Web nous portera...

À demain.


Aurélien
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Les Jeudis d'Edgar - 19 - Écologie de l'action

Chaque jeudi (ou presque...) je viens vous présenter un échantillon de l'œuvre et de la pensée d'Edgar Morin. Je souhaite ainsi, en rapprochant à ma modeste mesure ses idées de la politique en général et du MoDem en particulier, nourrir les débats qui prendront place pour définir, et éventuellement mettre en application, ce nouveau modèle de société que des millions de français ont appelé de leurs vœux en mai 2007.


En politique, peut-être plus qu'ailleurs tant le contexte est large, dense, complexe, l'action est incertaine. Quelles que soient les intentions et la rationalité supposée qui la motivent, elle échappe naturellement à ceux qui la mènent. L'action résiste, elle ne relève pas d'un automatisme qui à telle intention associe systématiquement et exclusivement tel résultat.

Même planifiée avec le plus grand soin, la plus sage réflexion, la meilleure des volontés, une fois impulsée, l'action est à la merci des imprévus. Prendre en compte cette part d'incertitude, c'est ce qu'Edgar Morin appelle "l'écologie de l'action".




L'écologie de l'action obéit à deux principes simples définis dans Éthique, 6e volume de la Méthode:

L'écologie de l'action nous indique que toute action échappe de plus en plus à la volonté de son auteur à mesure qu'elle entre dans le jeu des inter-rétro-actions du milieu où elle intervient. Ainsi l'action risque non seulement l'échec, mais aussi le détournement ou la perversion de son sens.

La perversion du sens correspond à trois possibilités: l'effet pervers de l'action, son innanité et la dégradation des acquis. D'où le premier principe:

Les effets de l'action dépendent non seulement des intentions de l'acteur, mais aussi des conditions propres au milieu où elle se déroule.

Autrement dit, les recettes toutes faites n'existent pas. Ce qui a marché ailleurs et/ou autrefois ne réussira pas forcément ici et maintenant. Ceci appelle le monde politique, mais aussi le monde de l'entreprise, à une plus grande humilité, à plus de réflexion, de concertations, de reliance ; à plus de patience aussi. D'autant que le second principe impose d'élargie encore la prise compte des incertitudes:

Le deuxième principe est celui de l'imprédictibilité à long terme. On peut envisager ou supputer les effets à court terme d'une action, mais ses effets à long terme sont imprédictibles. Encore aujourd'hui, on ne sait pas mesurer les conséquences futures de la Révolution française ou de la Révolution soviétique.[...] L'action, même bonne, peut porter un avenir funeste : même pacifique, elle peut porter un avenir dangereux.[...] Nulle action n'est donc assurée d'oeuvrer dans le sens de son intention.

Partant de ces deux principes, on pourrait penser que l'écologie de l'action tend à l'immobilisme. Au contraire, ce qu'elle nous enseigne, c'est que l'action est comme la Nature: incontrôlable. Chacun de nos choix, chacune de nos décisions est un pari sur l'avenir.Il n’y a, selon Edgar Morin, de certitudes que lorsque l’on peut isoler un cadre et traiter d’éléments classables comme le fait, en chimie, la table des éléments de Mendeleïev. Mais pour le reste, pour la vie, prendre conscience de cette incertitude est une question d'éthique.

Comme la Nature, il convient alors de considérer l'action avec bienveillance, d'observer son évolution et ses produits parce que, forcément, il en sortira une leçon essentielle. Ainsi Edgar Morin propose quelques bonnes pratiques écologiques: examiner le contexte où doit s'effectuer l'action, connaître l'écologie de l'action, reconnaître les incertitudes et les illusions éthiques, pratiquer l'auto examen, réfléchir aux décisions, reconnaître ses risques, élaborer une stratégie.

On rejoint ici l'idée de travailler à bien penser, incluant cet autre leitmotiv de l'écologie de l'action: ne pas perdre l'essentiel pour l'urgent, ne pas oublier l’urgence de l’essentiel. Plutôt qu'une accumulation de réformes, de trains de mesures et de plans d'actions (suivez mon regard...), il est primordial d'avoir une stratégie qui fixe un cap et se donne les moyens pour adapter, corriger en continu le présent pour mieux préparer l'avenir.

L'élaboration d'une stratégie comporte la vigilance permanente de l'acteur au cours de l'action, tient compte des aléas possibles, effectue la modification de la stratégie en cours d'action et éventuellement le torpillage de l'action qui aurait pris un cours nocif. La stratégie demeure navigation au gouvernail dans une mer incertaine, et elle suppose évidemment une pensée pertinente. Elle comporte un complexe de méfiance et de confiance, qui nécessite de se méfier non seulement de la confiance, mais aussi de la méfiance. La stratégie est un art. Tout grand art comporte une part d'imagination, de subtilité, d'invention, ce dont font preuve les grands stratèges de l'Histoire.

L’écologie de l’action est une approche par la Pensée Complexe, elle reconnaît l’impossibilité de tout savoir et comprendre des réalités humaines et des enjeux qu'ils soient locaux, nationaux ou planétaires. Elle cherche continuellement, de manière aussi objective que possible, à équilibrer les forces motrices du monde et ses besoins et aspirations essentielles.

L'écologie de l'action doit opérer selon au moins trois boucles dialogiques: risque-précaution, fins-moyens et
action-contexte. Pour chacune de ses boucles chaque est à la fois complémentaire et antagoniste à son associé. Dans chaque boucle les concepts interagissent et s’influencent. Le risque pour l'écologie de l'action est qu'ils finissent par se dénaturer, se pervertir l'un l’autre.

Saisir l’incertitude c'est lutter contre l’ignorance. L’écologie de l’action pourrait d'ailleurs inspirer des programmes d’enseignement, car il nous faut une pensée apte à affronter les complexités plutôt que de céder aux manichéismes idéologiques ou aux mutilations technocratiques (qui ne reconnaissent que des réalités arbitrairement compartimentées, sont aveugles à ce qui n’est pas quantifiable, et ignorent les complexités humaines). Il nous faut abandonner la fausse rationalité. Les besoins humains ne sont pas seulement économiques et techniques, mais aussi affectifs et mythologiques.


Pour lire ou relire tous les épisodes des Jeudis d'Edgar, c'est par ici.

Aurélien
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mercredi 4 mars 2009

Avant-projet de leurre

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Nadine Morano, ambitieuse Secrétaire d'État à la Famille, doit présenter d'ici fin mars un projet de loi sur le statut du beau-parent. Alors que nous n'avons eu droit, jusqu'ici, qu'à un avant-projet de loi un peu brouillon, la polémique faire déjà rage dans les rangs de l'UMP. À croire que pour le gouvernement, les médias raffolant des tensions internes aux partis politiques, secouer sa majorité est une autre façon de museler l'opposition. Passons...

Il est à mon avis utile de désamorcer cette polémique, ne serait-ce que pour qu'elle n'occupe pas un espace médiatique immérité.




D'où vient ce projet de loi?

C'est simple, d'une promesse de Nicolas Sarkozy lors des présidentielles de 2007:

Je veux reconnaître la réalité des liens affectifs qui peuvent se créer entre un enfant et le conjoint de son parent biologique, par la création d’un statut du beau-parent. Ce statut permettra de reconnaître des droits et des devoirs aux adultes qui élèvent dans le désintéressement, la générosité, la tendresse, des enfants qui ne sont pas les leurs. (…) Ce statut sera applicable aux couples de même sexe, mais aussi aux familles recomposées.

Une proposition, il faut le reconnaître, adaptée à notre temps et à l'évolution des familles dans notre société. À noter l'ouverture explicite à l'homoparentalité. Oui, mais...


Que dit la loi actuelle?

Voici ce que disent le Code Civil et son article 377 depuis 2002:
Les père et mère, ensemble ou séparément, peuvent, lorsque les circonstances l'exigent, saisir le juge en vue de voir déléguer tout ou partie de l'exercice de leur autorité parentale à un tiers, membre de la famille, proche digne de confiance, établissement agréé pour le recueil des enfants ou service départemental de l'aide sociale à l'enfance.

En cas de désintérêt manifeste ou si les parents sont dans l'impossibilité d'exercer tout ou partie de l'autorité parentale, le particulier, l'établissement ou le service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli l'enfant peut également saisir le juge aux fins de se faire déléguer totalement ou partiellement l'exercice de l'autorité parentale.

Dans tous les cas visés au présent article, les deux parents doivent être appelés à l'instance. Lorsque l'enfant concerné fait l'objet d'une mesure d'assistance éducative, la délégation ne peut intervenir qu'après avis du juge des enfants.

À priori donc, ce statut du beau-parent existe déjà et rien ne semble interdire ce droit de partage de l'autorité parentale aux homosexuels. Dans ce cas,...



Qu'apporte le projet de loi Morano?

À vrai dire, pas grand chose: une simple modification de procédure qui ne change toutefois rien au fait qu'un juge devra statuer dans l'intérêt de l'enfant. Le statut du beau-parent y est défini comme un partage de l'autorité parentale... qui existe déjà. Au-delà il ne s'agit que précisions sur ce en quoi consiste l'autorité parentale. La seule vraie nouveauté, et pour le coup vraie évolution dans le droit des beaux-parents, selon moi, est qu'un tiers pourra désormais saisir le juge afin d'avoir le droit à cette autorité.

Beaucoup de bruit pour rien.

Et puis il y a un risque qui appelle à la vigilance. Trop élargir et renforcer le statut du beau parent pourrait compliquer l'exercice de la fonction parentale d'un des deux parents d'un couple séparé, le plus souvent le père. Paradoxalement, toute tentative de recomposition familiale serait alors plus difficile pour l'enfant.


Pourquoi une polémique sur l'homoparentalité?

La demande d'un statut du beau-parent émanait quasi-exclusivement des associations de défense des droits des homosexuels. Celles-ci s'annoncent satisfaites des propositions, je ne comprends pas pourquoi. Contrairement à ce qu'elles déclarent, s'il ne les exclut pas, le texte n'est absolument pas explicite sur l'inclusion des foyers composés de deux adultes du même sexe. Les associations n'ont aujourd'hui pour seules garanties que ce qu'elles avaient déjà hier, à savoir la parole de Nicolas Sarkozy et de Nadine Morano.

Pour les mêmes raisons on s'interrogera sur les gesticulations de Christine Boutin et Philippe De Villiers, puisqu'il n'y a dans cet avant-projet de loi aucune évolution majeure, par rapport à la situation actuelle, qui menacerait la cellule familiale telle qu'ils la perçoivent.

Force est de constater, donc, que ce n'est pas une question d'avancée ou de recul social, selon les avis, mais une question de rivalité entre lobbies. Le lobby homosexuel, représenté par les associations, face au lobby conservateur-catholique. Les deux camps placent leurs pions en vue du débat parlementaire qui rappellera celui du PACS sous le gouvernement Jospin.


Et après?

La polémique désamorcée, il reste tout de même dans les débats qui s'animent ici et là un relan nauséabond.

Je regrette qu'on débatte encore aujourd'hui sur l'homosexualité comme l'on débattait il y a plus d'un siècle sur les races. Trop souvent, l'homosexualité est réduite à des histoires de cul, des clichés. On use encore trop souvent d'insultes et de jeux de mots foireux. Il me semble important de dire ce qui suit.

Une bonne fois pour toutes: on ne choisit pas sa sexualité. On est hétérosexuel ou homosexuel comme on est droitier ou gaucher. Dans la dimension sociale et affective, il n'y a aucune différence entre les deux. Par ailleurs, aucun enfant ne mérite de voir son destin tomber dans un vide juridique. On refuserait des droits à des enfant au nom de la "nature anormale" de leurs parents, alors qu'il n'y a rien de plus normal et de plus naturel, justement, que de vouloir un enfant. Quoi de plus normal que le désir de composer une cellule familiale stable?

D'ailleurs l'homoparentalité existe déjà. On estime entre 30 000 et 300 000, selon le gouvernement et les associations, le nombre d'enfants élevés par des couples homosexuels. Face à ces faits les opposants à l'homoparentalité invoquent, entre autres, les moqueries subies à l'école par ses enfants. Mais d'où viennent ces moqueries? Des mêmes qui font que pour être sur un pied d'égalité en termes familiaux de nombreux homosexuels se cachent, se refoulent ou vont profiter de lois plus ouvertes dans d'autres pays de l'Union Européenne.

La dépénalisation de l'homosexualité en France date de 1981. C'est à la fois lointain et récent, mais cela fait donc 28 ans que lois et mentalités peinent à évoluer. Il est des conservatismes, des rigidités, qui méritent autre chose que de timides projets de loi.


Aurélien
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mardi 3 mars 2009

Mécaniques mass-médiatiques

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Petite tentative de voir à travers la fumée...

En ce mardi soir, pratiquement tous les sites de la presse traditionnelle mettent en première ligne les mystérieuses lettres anonymes, accompagnées de balles de calibre 9 mm ou 38, menaçant de mort plusieurs personnalités politiques de l'UMP dont Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie, Rachida Dati, Christine Albanel ou encore Alain Juppé. Le Monde, le Nouvel Observateur et l'Express mettent ainsi cette actualité à la une. Pour le Point, à la même heure, ces menaces viennent juste derrière les gesticulations de Christine Boutin sur l'homoparentalité. Du côté du Figaro, les menaces sont au premier plan de l'actualité politique.



Certes, des menaces de mort à l'encontre des représentants du peuple, comme à l'encontre de quiconque d'ailleurs, sont inacceptables. Évidemment, le fait que ces menaces touchent plusieurs personnalités politiques simultanément est particulièrement intrigant. Cependant, à ce niveau de responsabilités, les menaces sont relativement fréquentes. Les faits sont donc mystérieux mais pas forcément exceptionnels au point de monopoliser ainsi toutes les rédactions. Alors pourquoi tant d'espace médiatique?


Cela fait quelques années que Nicolas Sarkozy fixe l'agenda médiatique. Il nous a habitué à des détournements d'attention. On se souvient, entre autres, de l'annonce
de son divorce différée au jour même du premier mouvement social d'ampleur auquel il fut confronté en tant que Président de la République. Par conséquent une question se pose: de quelle autre actualité cherche-t-on, aujourd'hui, à détourner notre attention?

Pour répondre à cette question il convient de regarder ce qui, dans les jours et semaines passés, a largement occupé l'espace médiatique. Je vois trois sujets brûlants: l'affaire d'État Pérol, car s'en est une, la crise économique et les tensions aux Antilles. Sur l'affaire Pérol, rien de nouveau aujourd'hui. Sur la crise économique il y a bien eu une petite passe d'armes entre majorité et opposition sur les bancs de l'Assemblée Nationale, mais rien d'extraordinaire. Du côté des Antilles en revanche, et plus particulièrement de la Martinique, une nouvelle d'importance semble être anormalement en retrait: un accord cadre a été signé sur les salaires après un mois de conflit. Augmentation de 200 euros nets mensuels pour tous les salaires du privé jusqu'à 1,4 fois le SMIC.

Je suis surpris de voir, après tout le battage médiatique des dernières semaines sur les tensions dans les DOM-TOM, une issue imminente aussi peu médiatisée. Certes, tout n'est pas encore ficelé, les syndicats attendent notamment les conclusions de la commission des prix, mais tout de même: la revendication phare, ambitieuse, est satisfaite. C'est peut-être cela que l'on ne veut pas trop ébruiter en métropole où l'on espère que le train de mesures sociales annoncées le 5 et répétées le 18 février dernier suffiront. D'autant que, si l'on y regarde de plus près, l'État, qui avait juré qu'une telle augmentation serait totalement à la charge du patronat, finance finalement pour moitié de ces 200 euros d'augmentations.

On imagine aisément les métropolitains s'interroger: "Et pourquoi pas nous?" ; les responsables des différents syndicats jouer de ce levier lors de la prochaine journée d'action le 19 mars. Du côté du gouvernement, où les sacro-saintes cotes de popularité de l'exécutif ont du plomb dans l'aile, on doit déjà redouter de devoir justifier à nouveau un refus d'augmenter les salaires. Pas sûr que la différence de contexte économique et social entre les Antilles et la métropole ne suffise à calmer les ardeurs.

Du coup, pour le gouvernement, une petite pirouette médiatique ne mange pas de pain. Mieux vaut profiter de l'écran de fumée pour se précipiter de ministères en cabinets élyséens et s'organiser, gagner du temps avant que les consciences sociales ne s'éveillent à nouveau et que les revendications ne redoublent d'intensité.


Pour leurrer le monde, ressemble au monde ;
ressemble à l'innocente fleur,
mais sois le serpent qu'elle cache.
[William Shakespeare]



Aurélien
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La Justice malade de la peste...

Une peste qui engourdit et aveugle.


Pour être jugés coupables d'avoir organisé une fraude électorale lors des élections municipales de 1995 et législatives de 1997, le couple Tibéri vient de voir le Parquet requérir leur condamnation. Cinq ans d'inéligibilité, un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour monsieur ; 10 mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende, privation du droit de vote et 5 ans d'inéligibilité pour madame. Rappelons que Jean Tibéri est actuellement député de Paris depuis 1968 et maire du Ve arrondissement de Paris.

Le Nouvel Observateur a publié la chronologie des événements. Dans cet article on découvre que 3 300 faux électeurs ont voté à l'élection législative de juin 1997, gagnée par Jean Tibéri avec 2 725 voix d'avance sur la socialiste Lyne Cohen-Solal. Autrement dit, le résultat du scrutin a bel et bien été inversé ; il est avéré que la démocratie a été bafouée.


C'est un acte extrêmement grave que des citoyens avertis ne sauraient laisser passer sous silence. Il est donc particulièrement frustrant, en plus du délai de l'instruction amenant le réquisitoire 12 ans après les faits, de voir l'indulgence du réquisitoire par rapport à ce qui est prescrit dans le Code Électoral à l'article L113:


En dehors des cas spécialement prévus par les dispositions des lois et décrets en vigueur, quiconque, soit dans une commission administrative ou municipale, soit dans un bureau de vote ou dans les bureaux des mairies, des préfectures ou sous-préfectures, avant, pendant ou après un scrutin, aura, par inobservation volontaire de la loi ou des arrêtés préfectoraux, ou par tous autres actes frauduleux, violé ou tenté de violer le secret du vote, porté atteinte ou tenté de porter atteinte à sa sincérité, empêché ou tenté d'empêcher les opérations du scrutin, ou qui en aura changé ou tenté de changer le résultat, sera puni d'une amende de 15 000 euros et d'un emprisonnement d'un an ou de l'une de ces deux peines seulement.

Si le coupable est fonctionnaire de l'ordre administratif ou judiciaire,agent ou préposé du gouvernement ou d'une administration publique, ou chargé d'un ministère de service public ou président d'un bureau de vote,la peine sera portée au double.


Le Parquet du Tribunal Correctionnel de Paris aurait ainsi du, selon ce code, requérir 30 000 euros d'amende et deux ans de prison ferme. Alors que les faits sont avérés, que les pires conséquences ont eu lieu, la sentence requise n'est même pas à la hauteur de la peine simple stipulée par le Code Électoral... Pourquoi, comme on le voit trop souvent lors de procès concernant des hommes et femmes politiques, cette indulgence?

Dans le même temps, on réalise simplement que Julien Coupat, dernier détenu des 9 de Tarnac, est toujours emprisonné alors que la quantité d'éléments à charge contre lui est encore à ce jour infime, sinon nulle. Le seul témoin à charge étant un mythomane connu et déjà condamné pour dénonciations calomnieuses. Qu'importe la présomption d'innocence, Julien Coupat, qui a peut-être saboté du matériel mais n'a terrorisé personne ni mis aucune vie en danger, est en prison depuis plus de cent jours avec sur les épaules un chef d'inculpation - direction d’une entreprise terroriste et destructions en réunion à visée terroriste - qui pourrait lui valoir jusqu'à 20 ans de prison.


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lundi 2 mars 2009

Nous resterons sur Terre

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5 années de production, 45 semaines de tournage dans 21 pays, 60 heures de rushes en 35mm. Voilà pour les chiffres. Nous resterons sur Terre, film-documentaire d'Olivier Bourgeois & Pierre Barougier qui s'annonce percutant et touchant, sortira le 8 avril 2009.


Synopsis

Les changements climatiques inquiètent, les espèces s’éteignent, les ressources s’épuisent, les villes s’étendent. À travers un jeu de miroirs et de contrastes entre cette nature miraculeuse et l’obsession de l’homme à vouloir la dompter, Nous resterons sur Terre regarde la planète d’aujourd’hui dans les yeux et dresse l’état des lieux d’une harmonie qui vacille. Pouvons-nous inverser le cours des choses? Le voulons nous vraiment? Avec l’environnementaliste James Lovelock, le philosophe Edgar Morin et les Prix Nobel de la Paix Mikhaïl Gorbatchev et Wangari Maathai, ce film laisse à chacun la liberté d’évaluer le degré d’urgence sur une seule certitude : Nous resterons sur Terre.




Face à ce constat qui paraît fataliste, nous n'échapperons pas à notre environnement, une multitude de questions se posent. Comment, dès lors, assurer notre propre survie, celle de notre espèce et au-delà, de notre Terre? Les éléments nous rattrapent. L'air est de moins en moins respirable, l'eau de moins en moins potable, la terre de plus en plus souillée, le climat est en équilibre instable.

Depuis des décennies, l’homme s'est dissocié, par son comportement, de la nature. Au nom du progrès, pour répondre à une demande toujours croissante, toujours plus diversifiée, nous avons asphyxié notre planète. Le constat environnemental est fait, c'est le modèle de société qu'il faut d'abord comprendre, critiquer puis redéfinir; c'est lui que Nous resterons sur Terre interroge.

En ce sens, quatre personnalités partagent l'affiche du film et surtout leurs réflexions:

WANGARI MAATHAI : “ Nous avons encore le choix, nous savons quoi faire ! ” Biologiste de formation, elle est la première femme d’Afrique orientale à passer un doctorat, à devenir professeur et à diriger un département à l’Université de Nairobi. Élue écologiste au Parlement kenyan, elle est de 2003 à 2005 Ministre adjoint à l’Environnement, aux Ressources Naturelles et à la Faune Sauvage. En 2004, elle devient la première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix. Le « Green Belt Movement » qu’elle a fondé en 1977 est aujourd’hui le plus grand projet de reboisement d’Afrique. En 2008, le magazine ELLE lui décerne le Grand Prix des lectrices pour son autobiographie “ Celle qui plante les arbres ” (Ed. Héloïse D’Ormesson).

MIKHAÏL GORBATCHEV : “ Il faut agir. C’est impératif pour nous tous : quel que soit le pays où nous habitons, quelle que soit la nation à laquelle nous appartenons, quelle que soient notre culture et notre religion. Aujourd’hui c’est la question des questions. ” A la tête de l’Union Soviétique de 1985 à 1991, il est élu Homme de l’année par le Time Magazine en 1987 puis de la décennie en 1989. Un an plus tard, après la chute du mur de Berlin, il reçoit le Prix Nobel de la Paix pour son rôle dans l’arrêt de la Guerre froide. Il fonde en 1993 Green Cross International, organisation non gouvernementale reconnue d’utilité publique qui a pour but de contribuer à la construction d’un avenir durable pour tous les habitants de la planète.

EDGAR MORIN : « La crise nous montre que les idées qui semblaient évidentes pour que la société fonctionne bien ne sont plus valables. Alors il faut changer d’idées et il faut inventer. ” Sociologue, anthropologue, philosophe, ses ouvrages sont étudiés dans le monde entier. Il publie en 1992 « Terre-Patrie » dans lequel il met en lumière le destin commun de l’humanité face à la crise écologique. En 1994, il reçoit le Grand Prix International de Catalogne pour l’ensemble de sa contribution au développement des valeurs culturelles, scientifiques et humanistes, en particulier au travers de son œuvre majeure « La Méthode ». Depuis 2002, il occupe les fonctions de Directeur de recherche émérite du Centre National de Recherches Scientifiques (CNRS).

JAMES LOVELOCK : “ Si nous continuons, nous allons franchir le seuil à partir duquel tout changement deviendra irréversible. ” Conseiller pour la Nasa dans les années 60, il est chargé d’étudier les possibilités d’existence de la vie sur Mars. Son invention, le détecteur à capture d’électrons, permet de découvrir que le trou dans la couche d’ozone est lié aux émissions de gaz d’origine humaine. En 1979 la publication de « l’hypothèse Gaia » selon laquelle la Terre doit être considérée comme un organisme vivant, le rend célèbre dans le monde entier. Membre de la Royal Society (Académie britannique des sciences), docteur Honoris Causa de plusieurs universités de réputation mondiale (Oxford, Harvard…), il est aujourd’hui consultant régulier à la BBC sur les questions environnementales.

Pourquoi ces quatre là? Réponse d'Olivier Bourgeois:

On ne voulait pas que Nous resterons sur Terre soit un film bavard. Mais nous souhaitions néanmoins avoir des intervenants irrécusables. Morin et Lovelock ont traversé le siècle. Ils ont pour eux la mémoire, une ouverture d’esprit et réfléchissent depuis longtemps sur la question du devenir de l’humanité. Symboliquement, Mikhaïl Gorbatchev est celui qui fait tomber les murs entre les hommes. Il était donc la personnalité la plus à même d’expliquer que le changement est une affaire individuelle et collective, qu’il peut se faire dans l’unité et la diversité. Quant à Wangari Maathai, activiste et militante depuis 1977, c’est une femme du sud et une mère qui officie au quotidien sur le terrain. D’où cette force de conviction et cette douceur.


Teaser:




Pour voir d'autres teasers, télécharger quelques photos et consulter le dossier de presse, comprenant notamment une interview passionnante de l'équipe technique, c'est par ici. Vous pouvez aussi adhérer au groupe Facebook de Nous resterons sur Terre.


Aurélien
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dimanche 1 mars 2009

Chaîne: -19°C

Tagué par l'Hérétique, je poursuis cette jolie chaîne imagée. Il s'agit de publier la 6e photo de son dossier image le plus récent. Et cela tombe bien, l'Hérétique m'interrogeant sur la météo québécoise du moment, cette photo fut prise lors d'une ballade dans le parc des Îles Boucherville, au milieu du fleuve Saint-Laurent qui traverse Montréal. Ce jour là il faisait à peu près le même temps qu'aujourd'hui: beau et froid, un petit -19°C ressenti avec le refroidissement éolien. Un froid normal pour une belle journée du long hiver québécois.



Pour poursuivre la chaîne, restons au Québec avec l'ami Charles-Henri, spécialiste du cinéma québécois, et repartons vers la France du côté des idées et de l'éthique.


Aurélien
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