Il y a des jours où l'on ne regrette pas de s'être réveillé et où le besoin de sommeil s'éclipse devant la curiosité ou l'émotion, parfois les deux. Coup double aujourd'hui: j'ai d'abord découvert un très beau site, www.nonfiction.fr, qui se présente comme le portail des livres et des idées. Et ensuite j'y ai déniché un sublime dossier au sujet de mon penseur favori Edgar Morin. On peut notamment y déguster une excellente présentation, par Daniel Bougnoux, de La Méthode. Cette œuvre centrale de la bibliographie du directeur de recherche émérite du C.N.R.S. supporte un entretien, savoureux, rondement mené par Daniel Bougnoux et Bastien Engelbach, présenté en quatre parties.
La lecture de "La Méthode" a été pour moi une révélation. La traduction directe, fidèle, de nombre de mes intuitions et interrogations les plus profondes en une pensée claire et structurée. Cette dernière m'a permis de me situer en tant qu' humain dans mon individualité, ma société, mon espèce, ma planète et mon univers. Cette pensée relie, comprend, respecte. Elle ne ferme aucune porte, mais les ouvre toutes sur le chemin de la pensée complexe. Elle est étonnamment compatible avec toutes les croyances, tous les doutes, tous les ordres et désordres vivants.
Aujourd'hui je m'applique autant que possible à aborder les événements, les concepts et les idées par la pensée complexe, ou en tout cas dans un soucis de "contextualisation" permanente. C'est d'une difficulté passionnante, énergisante, constructive.
Pour tous ceux qui sont intéressés à découvrir Edgar Morin et sa pensée, ce dossier est une parfaite introduction.
Petit extrait:
Je poursuis cet humanisme en rejetant l’autre visage, celui qui veut faire de l’homme le maître et le possesseur de la nature. Descartes l’énonce encore avec prudence en disant que la science doit permettre à l’homme de se rendre "comme maître et possesseur de la nature", mais le message deviendra plus impératif avec Buffon, Marx, avec le développement économique, technique et scientifique moderne qui met en marche la maîtrise du monde. Cet humanisme est non seulement arrogant, mais en plus il est devenu absurde puisque la maîtrise de la nature considérée comme un monde d’objets conduit à la dégradation non seulement de la vie, mais aussi de nous-mêmes. Il était fondé sur la disjonction absolue entre l’humain et le naturel, alors que nous sommes dépendants. Nous devons abandonner l’idée d’un humanisme où l’homme prend la place de Dieu. Il ne faut pas nous diviniser, il faut nous respecter.
Voici les liens:
- Première partie : La genèse intellectuelle
- Deuxième partie : Science et philosophie
- Troisième partie : La réception de l'œuvre et les propositions pour une éducation à venir
- Quatrième partie : Repenser l'humanisme dans le sens d'un universalisme concret
Aurélien
1 commentaires:
Je suis vraiment fière de vous découvrir, votre blog est vraiment super !
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